Manawaune ! Ça veut dire
bonjour en malgache, à vrai dire je ne sais pas comment ça s’écrit, mais
phonétiquement français ça s’écrit comme ça ! Je vais bientôt commencer les cours de malgache, j’ai hâte parce
que je ne comprends pas grand chose…
Un petit article pour vous parler
de mes débuts à Mananjary, mais avant, je devais vous reparler de ma messe de dimanche dernier.
En premier, il
faut que je vous parle d’un grand homme, le Père Pedro. En fait, c’est un prêtre qui est venu en tant que missionnaire
à Madagascar. Il est venu à Tana, et il a vu une décharge, avec des enfants, des familles qui cherchaient ce qu’ils
pouvaient bien manger, ou revendre dans les ordures, avec les poules et les
cochons. C’était en 1989. Il est resté sans voix, mais il savait qu’il fallait agir. Il a prié,
et il a persévéré en allant les voir jour après jour, et en essayant de leur
faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas continuer à vivre comme ça, il fallait
que les enfants aient une éducation,
et que les adultes aillent travailler.
C’est vrai que c’est difficile à concevoir en France, mais j’imagine que ça n’a
pas été simple, parce qu’ici les gens ne cherchent pas à avoir plus, ils se
contentent de ce qu’ils ont. Au bout de 6 mois, 70 familles l’ont suivi pour
construire une maison, pour trouver du travail, et pour éduquer leurs enfants.
Le Père Pedro dit lui-même qu’il ne faut pas tout leur donner, les assister,
mais leur donner des moyens de s’en sortir eux-mêmes, les accompagner. Il a
nommé ce village « Akamasoa »,
les bons amis.
27 ans plus tard, il a sorti des
dizaines de milliers de malgaches de la misère. Il a donné un travail, et un
toit à des milliers de familles. Les parents sont dans l’obligation de
travailler, les enfants ont une obligation scolaire. Certains travaillent dans
une carrière, ils cassent des cailloux, pour en faire des briques, ou des
graviers. Avec, ils construisent leur maison, leur école, et leurs
institutions, et le reste ils le vendent aux habitants de Tana. D’autres font du
riz, ou sont marchands. Aujourd’hui, il y a une crèche, une école maternelle,
primaire, un collège, un lycée, et des classes d’enseignement supérieur, comme
une école d’enseignement supérieur de pédagogie, pour former des enseignants.
Il y a également un hôpital depuis peu de temps, et ce sont plusieurs villages
qui se sont construit sur ce modèle. Le dimanche matin, c’est une grande fête
qui est donnée dans le gymnase, qui
réunit 7 à 8 000 personnes. En effet, la messe est un moment particulier où tous louent le Seigneur,
chantent, dansent et prient ensemble.
Voici quelques photos !
Le Père Pedro vient témoigner en
France et en Belgique, il vient le vendredi 3 juin 2016 à 20h à Charleville-Mézières à l'église Saint Lié. Forcément, je vous encourage à aller le voir, il a vraiment un
charisme incroyable.
Voici 2 liens pour ceux que ça intéresse,
le lien pour aller sur le site des Bons Amis : http://www.perepedro-akamasoa.net/
Le lien pour aller sur le site du
Père Pedro : https://www.perepedro.com
La
transition se fait naturellement, pour vous dire que je n’imaginais pas que les
prêtres, les sœurs, l’Eglise ait un rôle aussi important ici. En effet il est
très courant ici de voir une école, un collège porter le nom d’un Saint.
Beaucoup d’hôpitaux, de dispensaires, sont également gérés par une communauté
ou une congrégation de sœurs.
Durant mes premiers jours à
Mananjary, je suis allée visiter plusieurs lieux où les sœurs étaient présentes
pour l’éducation des jeunes, ou la santé de la population. Je suis notamment allée voir une congrégation
sœurs dont je ne me rappelle plus le nom, qui accueille des enfants handicapés
en internat. Quand je dis en internat, c’est-à-dire que c’est 24h/24, 7j/7, et
elles n’ont pas de personnel, d’éducateur ou quelqu’un pour les aider. Ces
jeunes sont tous lourdement handicapés : Polyhandicaps, aveugles et
sourds, malformations physiques … Et les plus grands, les aident à donner à
manger aux plus jeunes, ou à faire la vaisselle. Sur les jeunes accueillis, une
20aine, 1 seule parle, Christina. Bien sûr elle ne parle que malgache ^^ Les
sœurs donnent leur vie pour s’occuper d’eux, elles mangent après eux, elles
dorment avec eux dans leur chambre pour garder une oreille sur eux et les
surveiller la nuit. Elles font un boulot de fou. L’évêque me suggère de passer
quelques temps avec eux pour les aider, puisque mes cours de français ne
débuteront à priori qu’en septembre. En effet, je me suis sentie à ma place
quand j’ai vu tous ces enfants, et c’est vrai que les sœurs s’en occupent très
bien, mais elles n’ont pas les compétences pour l’animation, ou pour leur
proposer des jeux, des activités. Elles sont plutôt dans le nécessaire, les
changer, les faire manger…
J’ai rencontré également les
responsables d’un « foyer » où les enfants sont placés pour un temps
donné, quand leurs parents n’ont pas assez d’argent pour les nourrir, ou quand
leur maman ne peut pas les nourrir, ou quand elle décède pendant
l’accouchement. A Madagascar, 10 femmes par jour meurent pendant leur
accouchement. Surtout dans la brousse, où il n’y a pas de maternité, et en cas
de complications, elles sont seules. Dans ce foyer, il y avait des 10aines
d’enfants tous plus gentils les uns que les autres ! Et une salle pour les
tout-petits, où il devait y avoir 15 enfants de moins de 2 ans, avec quelques
personnes pour les changer / les nourrir… Un travail de fou également. Il y a
aussi des plus grands, qui restent dans ce foyer, ou d’autres qui reviennent
par exemple quand les parents n’ont pas d’argent pour leur payer leur
scolarité, quand ils sont ici c’est le foyer qui paye leur scolarité. Mais tous
à partir de 3 ans vont à l’école publique de la ville.
J’ai visité également un foyer de
jumeaux. En effet à Mananjary, quand des jumeaux naissent, c’est une
malédiction qui est donné à la famille. On ne peut pas les garder, du coup les
parents s’en séparent, ils les mettent à la rue, et c’est un foyer qui les
récupère. Voici le lien qui explique ça :
J’ai rencontré des français qui
gèrent pas mal le truc, c’est aidé par le diocèse de … Poitiers je crois.
Bref, y a du boulot !!
Encore trois lignes qui vont dans
le sens « Eglise missionnaire », le Père Jean-Yves Lhomme est un prêtre
MEP qui construit un hôpital pour Mananjary.
http://atahsam.over-blog.com/pages/Lhopital_Sainte_Anne-5964821.html
Vous aurez un article un peu plus détaillé plus tard sur ce projet !! ;)
Vous aurez un article un peu plus détaillé plus tard sur ce projet !! ;)
J’ai vu sur
Facebook un article, avec une lettre d’un prêtre missionnaire pour je ne sais
plus quel média, qui disait voilà, en France on ne parle que des prêtres pédophiles
mais on ne veut pas voir les autres
prêtres, dont les missionnaires qui font un boulot de fou aux 4 coins de la
planète. Cet article va un peu dans ce sens !
http://fr.aleteia.org/2016/04/22/pedophilie-la-lettre-dun-pretre-catholique-au-new-york-times/
http://fr.aleteia.org/2016/04/22/pedophilie-la-lettre-dun-pretre-catholique-au-new-york-times/
A bientôt,
Camille, MEP.
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