vendredi 13 mai 2016

L'Eglise Missionnaire à Madagascar

Manawaune ! Ça veut dire bonjour en malgache, à vrai dire je ne sais pas comment ça s’écrit, mais phonétiquement français ça s’écrit comme ça ! Je vais bientôt commencer les cours de malgache, j’ai hâte parce que je ne comprends pas grand chose…

Un petit article pour vous parler de mes débuts à Mananjary, mais avant, je devais vous reparler de ma messe de dimanche dernier.

En premier, il faut que je vous parle d’un grand homme, le Père Pedro. En fait, c’est un prêtre qui est venu en tant que missionnaire à Madagascar. Il est venu à Tana, et il a vu une décharge, avec des enfants, des familles qui cherchaient ce qu’ils pouvaient bien manger, ou revendre dans les ordures, avec les poules et les cochons. C’était en 1989. Il est resté sans voix, mais il savait qu’il fallait agir. Il a prié, et il a persévéré en allant les voir jour après jour, et en essayant de leur faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas continuer à vivre comme ça, il fallait que les enfants aient une éducation, et que les adultes aillent travailler. C’est vrai que c’est difficile à concevoir en France, mais j’imagine que ça n’a pas été simple, parce qu’ici les gens ne cherchent pas à avoir plus, ils se contentent de ce qu’ils ont. Au bout de 6 mois, 70 familles l’ont suivi pour construire une maison, pour trouver du travail, et pour éduquer leurs enfants. Le Père Pedro dit lui-même qu’il ne faut pas tout leur donner, les assister, mais leur donner des moyens de s’en sortir eux-mêmes, les accompagner. Il a nommé ce village « Akamasoa », les bons amis.

27 ans plus tard, il a sorti des dizaines de milliers de malgaches de la misère. Il a donné un travail, et un toit à des milliers de familles. Les parents sont dans l’obligation de travailler, les enfants ont une obligation scolaire. Certains travaillent dans une carrière, ils cassent des cailloux, pour en faire des briques, ou des graviers. Avec, ils construisent leur maison, leur école, et leurs institutions, et le reste ils le vendent aux habitants de Tana. D’autres font du riz, ou sont marchands. Aujourd’hui, il y a une crèche, une école maternelle, primaire, un collège, un lycée, et des classes d’enseignement supérieur, comme une école d’enseignement supérieur de pédagogie, pour former des enseignants. Il y a également un hôpital depuis peu de temps, et ce sont plusieurs villages qui se sont construit sur ce modèle. Le dimanche matin, c’est une grande fête qui est donnée dans le  gymnase, qui réunit 7 à 8 000 personnes. En effet, la messe est un moment particulier où tous louent le Seigneur, chantent, dansent et prient ensemble.
Voici quelques photos !






Le Père Pedro vient témoigner en France et en Belgique, il vient le vendredi 3 juin 2016 à 20h à Charleville-Mézières à l'église Saint Lié. Forcément, je vous encourage à aller le voir, il a vraiment un charisme incroyable.
Voici 2 liens pour ceux que ça intéresse, le lien pour aller sur le site des Bons Amis : http://www.perepedro-akamasoa.net/
Le lien pour aller sur le site du Père Pedro : https://www.perepedro.com


                La transition se fait naturellement, pour vous dire que je n’imaginais pas que les prêtres, les sœurs, l’Eglise ait un rôle aussi important ici. En effet il est très courant ici de voir une école, un collège porter le nom d’un Saint. Beaucoup d’hôpitaux, de dispensaires, sont également gérés par une communauté ou une congrégation de sœurs.

Durant mes premiers jours à Mananjary, je suis allée visiter plusieurs lieux où les sœurs étaient présentes pour l’éducation des jeunes, ou la santé de la population. Je suis notamment allée voir une congrégation sœurs dont je ne me rappelle plus le nom, qui accueille des enfants handicapés en internat. Quand je dis en internat, c’est-à-dire que c’est 24h/24, 7j/7, et elles n’ont pas de personnel, d’éducateur ou quelqu’un pour les aider. Ces jeunes sont tous lourdement handicapés : Polyhandicaps, aveugles et sourds, malformations physiques … Et les plus grands, les aident à donner à manger aux plus jeunes, ou à faire la vaisselle. Sur les jeunes accueillis, une 20aine, 1 seule parle, Christina. Bien sûr elle ne parle que malgache ^^ Les sœurs donnent leur vie pour s’occuper d’eux, elles mangent après eux, elles dorment avec eux dans leur chambre pour garder une oreille sur eux et les surveiller la nuit. Elles font un boulot de fou. L’évêque me suggère de passer quelques temps avec eux pour les aider, puisque mes cours de français ne débuteront à priori qu’en septembre. En effet, je me suis sentie à ma place quand j’ai vu tous ces enfants, et c’est vrai que les sœurs s’en occupent très bien, mais elles n’ont pas les compétences pour l’animation, ou pour leur proposer des jeux, des activités. Elles sont plutôt dans le nécessaire, les changer, les faire manger…

J’ai rencontré également les responsables d’un « foyer » où les enfants sont placés pour un temps donné, quand leurs parents n’ont pas assez d’argent pour les nourrir, ou quand leur maman ne peut pas les nourrir, ou quand elle décède pendant l’accouchement. A Madagascar, 10 femmes par jour meurent pendant leur accouchement. Surtout dans la brousse, où il n’y a pas de maternité, et en cas de complications, elles sont seules. Dans ce foyer, il y avait des 10aines d’enfants tous plus gentils les uns que les autres ! Et une salle pour les tout-petits, où il devait y avoir 15 enfants de moins de 2 ans, avec quelques personnes pour les changer / les nourrir… Un travail de fou également. Il y a aussi des plus grands, qui restent dans ce foyer, ou d’autres qui reviennent par exemple quand les parents n’ont pas d’argent pour leur payer leur scolarité, quand ils sont ici c’est le foyer qui paye leur scolarité. Mais tous à partir de 3 ans vont à l’école publique de la ville.

J’ai visité également un foyer de jumeaux. En effet à Mananjary, quand des jumeaux naissent, c’est une malédiction qui est donné à la famille. On ne peut pas les garder, du coup les parents s’en séparent, ils les mettent à la rue, et c’est un foyer qui les récupère. Voici le lien qui explique ça :


J’ai rencontré des français qui gèrent pas mal le truc, c’est aidé par le diocèse de … Poitiers je crois.
Bref, y a du boulot !! 

Encore trois lignes qui vont dans le sens « Eglise missionnaire », le Père Jean-Yves Lhomme est un prêtre MEP qui construit un hôpital pour Mananjary. 
http://atahsam.over-blog.com/pages/Lhopital_Sainte_Anne-5964821.html
Vous aurez un article un peu plus détaillé plus tard sur ce projet !! ;) 

J’ai vu sur Facebook un article, avec une lettre d’un prêtre missionnaire pour je ne sais plus quel média, qui disait voilà, en France on ne parle que des prêtres pédophiles mais on ne veut pas voir les  autres prêtres, dont les missionnaires qui font un boulot de fou aux 4 coins de la planète. Cet article va un peu dans ce sens ! 
http://fr.aleteia.org/2016/04/22/pedophilie-la-lettre-dun-pretre-catholique-au-new-york-times/


A bientôt,

Camille, MEP. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire